D’abord, pour l’énième fois ces dernières semaines, Condoleeza Rice accumule des miles entre l’Amérique et ses myriades visites chez les Israéliens, les Saoudiens, etc. Vladimir Poutine aussi a effectué sa propre tournée dans le monde arabe récemment, afin de signaler à Washington que la Russie entend avoir son mot à dire dans cette région charnière.
Mais tout cela n’est rien comparé à la fébrilité à laquelle on a assisté depuis la semaine dernière : Rice est de nouveau au Moyen-Orient. La chancelière allemande Angela Merkel, en tant que présidente de l’Union européenne, s’affaire elle aussi à discuter avec Olmert sur la proposition de la Ligue arabe sur un plan de paix totale entre le monde arabe et Israël, ainsi que sur les relations entre le gouvernement assiégé de l’Autorité palestinienne et l’État hébreu.
Plus tôt cette semaine, les médias russes annonçaient avoir pris connaissance de préparations pour une attaque imminente des États-Unis sur l’Iran, prévues pour ce Vendredi saint (ou lundi de Pâques, selon d'autres). Ces informations auraient été cueillies par les services de renseignement russes. Sauf que normalement ce genre d’information n’est pas divulgué sans raison, et il faut toujours se demander pourquoi une telle ‘fuite’ a lieu. En parallèle, la capture par Téhéran de soldats britanniques, accusés d’avoir envahi les eaux territoriales iraniennes, tandis que l’on assiste au plus grand déploiement de navires de guerre dans le Golfe depuis 1991.
Parmi les plans américains, les défenses balistiques (missiles sol-air), les forces aériennes et les installations nucléaires iraniennes seraient visées. Évidemment, ce type d’attaque s’effectue à l’aide de bombes nucléaires tactiques surnommées bombes ‘propres’ (euphémisme), ou encore mini-nukes. Selon une de mes sources (tu sais qui tu es, merci!), ces bombes sont de l’ordre de 13 kilotonnes (à titre de comparaison les bombes larguées sur le Japon étaient de 20 kilotonnes). Elles seraient utilisées, selon les stratèges américains, afin de transpercer le sol et atteindre des bunkers enfouis. Où ces bunkers sont, et quel est le risque à long terme pour la population civile, je l’ignore.
Pour sa part, Nancy Pelosi, chef démocrate du Congrès américain, est en Israël et devrait se rendre à Damas, probablement pour donner un ultimatum à la Syrie – either you’re with us or you’re against us, qu’ils disent. Si Assad ne fléchit pas, il risque la possibilité d’une attaque israélienne via le Liban-Sud.
C’est possible que tout cela ne soit que de la rhétorique (appuyée évidemment par des porte-avions et une concentration massive de marines sur la frontière irano-irakienne. Pour sa part, selon le quotidien Haaretz, aucune préparation de ce genre n'a lieu présentement, ce qui n'empêche le Hezbollah, la Syrie et l'Iran de mettre en place des dispositifs de défense contre une guerre en été - que ces derniers n'initieraient pas cependant.
Ce qui est sûr, c’est que QUELQUECHOSE est en train de mijoter au Moyen-Orient. Au Liban, on attend...